Le Passeur - Pas(S)ages 2016/8





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Cette performance est née d'une Carte blanche lancée par François Chauvin sculpteur et Isabelle Giraudeau photographe dans le cadre de leur exposition Rien de Trop à la Maison des Pêcheurs de Passay,44, au bord du lac de Grand Lieu. Le musée y présente les usages et outils de la pêche traditionnelle, des paniers, des nasses, des filets, quelques embarcations, la faune et la flore du lac, sujets de la photographe conviant à cheminer sur ses rives jusqu'à l'observatoire d'où l'on observe le lac et les roselières qui l'entourent.. Je découvre l'espace où danser. Une cour, une tour, quelques herbes, un arbre, une pirogue , un pont. Dans le bâtiment du fond, une impressionnante biodiversité de poissons dans des aquariums . Le lac est à deux pas,
Je découvre le poème de La Fontaine ayant inspiré le titre de l'exposition. Rien de trop. La propension de tous les êtres vivants à être "gourmands", le plus dévastateur de ses éléments étant l'homme.
Zone Natura 2000. S'y sont concertés tous les secteurs d'activité : botanistes, chasseurs, agriculteurs, pêcheurs, défenseurs de la faune et de la flore, randonneurs pour que la nature préserve ici son intégralité et sa diversité, chacun ayant ses responsabilités dans la dégradation passée ou potentielle si quelques règles essentielles ne sont suivies collectivement.
J'écris un texte Le Passeur, que j'incarne et décrie durant la performance.
Eté 2016, nous sommes en pleine répression des premières manifestations contre la loi Travail et de soutien aux migrants, La police pratique la méthode de la nasse pour encercler et gazer impunément. La violence s'amplifie dans les rangs . La société se fracture au nom des droits, des devoirs, des essentiels, des intérêts, des biens matériels, des biens communs, selon sa perspective du moment généralement.
Je vis dans une zone agricole dont les procédés trop souvent me désolent, les machines s'affolent sur la route et dans les champs. La canicule plombera la France en Juillet, lors de la performance,
transformant ainsi la scénographie initialement conçue, le public s'étant de facto installé dans l'ombre des roseaux . Je ne pensais pas donner tant de poids à la voix. Le rythme de la respiration et du geste correspondent à l'intention de chaque corps de phrases révélant toute leur importance à mes yeux ce jour là.
La seconde fois où j'ai produit cette performance, ce fut lors d'une carte blanche dans le cadre d'une exposition collective Nipp0fluences#2 , rencontre initiée par l'hôtesse et artiste Zazü autour des confluences parfois très décalées entre l'Occident et le Japon . Je prépare une installation inspirée des toris à l'entrée des temples shinto de voiles et papiers blancs et fils rouges pour marquer le passage entre deux mondes .
J' axerai la performance sur la danse-théâtre butoh et accueillerai dans le silence le public. Quelques jours plus tard de résidence, en écho à l'exposition, je convie un calligraphe Ken à m'accompagner dans ma danse d'un pinceau . Les bâches de protection initialement prévues pour un travail autour de la vague d'Hokusai me servirent d'accessoires des mouvements et du geste: flots de lumière et sons d'écumes .
La troisième performance Pas-Sages s'est produite dans le cadre d' une installation in situ au pied d'un arbre Abri de Fortune, sur les bords de l'étang de Beaumont, Issé, 44. Cette fois, c'est dans le cadre de quelques de mes sculptures sur le thème de l'exil et de la construction d'une toile d'araignée de papier argenté détruite durant la performance que je déploierai et le corps et le texte .
Réhabi(li)ter l'humain - Ancienne Usine Atlas, Issé (44), 2017












La mairie souhaite remettre en valeur cette friche industrielle dont nombre de graffeurs se sont emparés depuis la fermeture, et a commencé à prendre en charge sa réhabilitation, à visée culturelle et artistique . Les Portes seront ouvertes avec l'anniversaire de la ligne tram-train Nantes -Châteaubriant dont Issé est une étape . Le collectif Salta s'est monté et chacun s'affaire à redonner vie à cette ancienne usine ( laiterie, tannerie, guêtres pour les soldats durant la 1ère Guerre Mondiale, pour finir fleuron de l'industrie plastique française Atlas ) que les délocalisations ont laissé déserte et polluée de produits chimiques abandonnés ... Nous sommes début 2017, les élections présidentielles se préparent ...
Je prépare un nid pour accueillir le public . Je nettoie les espaces de travail . Je collecte divers éléments (Je recueille des mémoires humaines : tristesse, dépit et sentiment de violence et de trahison. D'autres matérielles au travers d'éléments collectés : charbon, factures, calques où sont inscrits les noms des fournisseurs ou des clients abandonnés, des plans, des rouleaux de papier, des échantillons plastiques, des compteurs électriques, des gros ressorts, des poids, des bris de verre, des chutes ... de la rouille, de la salpêtre, de la poussière, des fibres, des solvants... Et immatérielles : le lieu est chargé de multiples "fantômes" du passé .
D'un côté du mur, l'espace où j'installerai une mosaïque de bris de verre tagués ; tagué aussi, Le Pen sur le mur derrière , qui se mutera en Le P(HO)enIX . De l'autre côté, je prépare le décor de la performance : Réhabi(li)ter l'humain.
La trame s'inspire de la surenchère de rentabilité des activités industrielles qui dépasse le rythme humain . L'industrie produit des outils, des machines, des matières premières, transformées, des pollutions, des déchets, des tuyaux , des moyens de transports de matières... Cadence accélérée, vitesse et rendement sont portés comme unique valeur, à l'exponentiel, jusqu'à la fracture, où l'ouvrier, poussé à bout, dépassé, fait perdre par accident un temps précieux, conséquemment de l'argent . Cause de son licenciement. La rage et le désespoir l'envahissent de violence et d'impuissance... Il doit se plier. Du "charbon où il allait", le voilà subitement allégé ; son chagrin, boulet de fonte, devient plume. Après la tempête, l'accalmie. J m'appuie sur quelques textes de Prévert, dont je ferai la lecture : L'effort humain, Le paysage changeur, le temps perdu, Pater Noster, dans Paroles . Sur des colonnes de béton, des poèmes de Paul Dakeyo, extraits de Soleils fusillés .
Il s'agit pour moi de lancer un appel à la poésie comme valeur ajoutée de l'être, intrinsèque et nécessaire au déploiement du sujet, particulièrement quand l'environnement lui devient hostile et qu'il ne s'y trouve plus de raison d'être .
Restitution de résidence de création Variations pour 30 doigts,6 pieds et 3 masses avec Yves Henry Guillonnet musicien et Aurore Besson sculpteure, Hélice Terrestre de l' Orbière (49), 2016




Première rencontre d'une suite de partage de moments de création improvisée. Ici, en trio autour de la pierre, durant plusieurs jours, avec une restitution publique .
La confiance s'y est générée, avec la rencontre de ses limites au premier abord et ses facilités d'entente, dues à des affinités d'écoutes, selon les habitudes de chaque pratique.
Performances improvisées autour de mon exposition Toi(T)'s, avec Yves Henry Guillonnet , Hélice Terrestre de l'Orbière (49), 2018
( Musique improvisée et danse butoh, I - Texte et Peinture in situ autour de la Vague, II )






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Improvisation Hommages en duo/trio à Jacques Warminski, archisculpteur de l'Hélice Terrestre de l'Orbière (49) avec Aurore Besson, sculpteure et Yves Henry Guillonnet, musicien, 2016





Improvisation sur invitation à la danse avec Ôon Trio, 2017
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Improvisations avec Yves Henry Guillonnet et Ôon Trio, Rives d'Art (49), organisé par Plateformensis, exposition de Kokedamis, 2016



Improvisations sur concerts et compositions d' Eka Faune



E-Angelotic- chez François Chauvin, sculpteur (44) , 2014


E-Angelotic - Ateliers de Bitche , Nantes 2014

La Mue - Ateliers de Bitche, Nantes , 2015




Na Paint - Ateliers de Bitche, Nantes 2016
Eka Faune, musique électronique ;
c'est pour moi un véritable défi car hors de mes univers musicaux.
Ni rencontre ni discussion préalable, j'ai un support musical enregistré, aucun indice sinon les titres et le son. Plongée en eaux froides et inconnues, hors de mes limites et de mes habitudes ,
Ici, le cadre est fixé et je ne le modifierai en rien, quelle que soient mes énergies, intentions ou réactions.
Délicate im-posture où la création se fait sur un support contraint et non avec, comme en improvisation.
Il n'y aura aucun appui extérieur en cas de faiblesse dans le ciel.
Un long travail en amont de construction imaginaire et d'écriture chorégraphique s'impose.
Quand le cadre est contraint, le champ l' est tout autant.
Solo sur ...
Je retiens des images très spontanées qui s' associent entre elles, à la première écoute,
pour décider de l'incarnation de ma danse. mon personnage, fil rouge de l'atmosphère qui se met en place. Ici la petite fille au napalm, la marelle, les jets de peinture, contre la guerre, le massacre d'innocents et les désespoirs avivés,
Là un ange perdu dans la masse des gestes devenus mécaniques se réveille au milieu du cauchemar ,
prêt à se battre contre l'insensibilité ne serait ce que pour taire sa souffrance.
Face à la douleur, même insupportable, pas de résignation.
Dans ses compositions, l'idée d'impermanence est sous-jacente et construites sur une rythmique formelle:
ambiance - parasites - craquements dans la mécanique du flux - tension
lente mutation - rupture - métamorphose - réactions
im-/puissance, frustration / courage - folie - soi - ancrage - apaisement .
J'interprète , avec mon intention , sous la forme d'un appel à l'éveil de la conscience des influences de son environnement et
l'obscure réaction de résistance de la souffrance et des peurs corrélatives qu se fracassent en petits éclats sous l'extase de sa libération.
Improvisation , exposition Point d'appui de François Chauvin, sculpteur et Isabelle Giraudeau, photographe - Galerie Le 56 Nantes, 2015










Point d'appui, inspiré du thème de Simone Weil, dans La pesanteur et la grâce .
Une première visite en amont de l'installation de l'exposition me permet de puiser la source de quelques inspirations qui guideront ma performance.
Les sculptures d'osiers fins de François Chauvin soulignent intrinsèquement l'équilibre fragile qui s'est trouvé dans la composition.
Le support de ma danse sera la tension entre les pôles et leurs synergies,
tantôt confiants, tantôt contraires, se mouvant en quête d' une harmonie nécessaire,
d'un centre de gravité parmi des forces instables menant à la légèreté.
Mon choix parmi les photographies d'Isabelle Giraudeau se porte sur trois angles:
la peau et le vêtement-costume , l'aube des communiants ;
l'énergie de la mère , vierge conquise par une noble entreprise , parée de pureté pour sacrifice de soi justifiant sa dignité.
et l'eau par les carafes, premier rituel d'accueil, de bienvenue et d'éveil.
dans une atmosphère d'intimité, solennelle, qui engage le rituel d'un baptême de signes d'eau sur la peau du public.
Je reviens de plusieurs années de voyages en Afrique, dont la Mauritanie.
Rituellement, je revêts un (dakha) vêtement très ouvert de coton fin porté par les hommes mauritaniens exclusivement,
et par moi même , transitoirement , ce qui me valut d'être conspuée par le poids de la tradition de voix masculine,
Je persiste pourtant, tant il fut l'idéal de mon confort personnel, le voile des femmes (malhaff) m'étant particulièrement difficile tant à vêtir qu'à porter en voyageant. Pousser les failles à s'entrouvrir, afin que la lumière apparaisse et se développent les formes multiples d'interprétation dès que le vis à vis, le contact se produisent.
Je canalise l'attention sur ce que cela me suggère, le laisse se développer, l'incarne et m'essaie à y répondre selon de potentielles postions.
C'est dimanche , fin de matinée, peut être même que les cloches sonneront vers la fin de la représentation.
La Vague - rencontre improvisée avec Ken, calligraphe, dans le cadre de l'exposition collective Nippofluence #2,
Omaa Akiing, chez Zazü, St Pierre des Corps (37), 2017



Rencontre préméditée avec Lionel Arthur et Christophe Langlais, musiciens, chez François Chauvin, sculpteur (44), 2014



Restitution de workshop, autour de la chorégraphie butô dirigé par Katsura Kan, Espace Tenri, Paris, 2015

Invitation imprévue à la danse butô par Yuko,
Hélice Terrestre (49), 2016

Performance collective sous la direction de et avec Zazü, avec Adrien Gaumé, Nippofluence #1, Omaa Akiing, St Pierre des Corps (37), 2015



Résidence de création Ici la nuit passa Jehanne, sous la direction d'Adrien Gaumé, chorégraphe , 2015





Performance collective sous la direction de Carole Douillard, The Viewers, ENSA, Nantes, 2014

Convention Butô, Tours, 2015

Workshops divers Danse Butô


